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🗓️ 4 December 2025
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| 0:00.0 | Pour quoi les Français adorent la provocation? Salut à toutes et à tous, j'espère que vous allez bien. Aujourd'hui, une fois n'est pas coutume, on s'attaque à un autre cliché sur mes compatriotes, leur passion pour la provocation. On a souvent cette image du français blasé, qui est impossible à choper ou à surprendre, parce qu'il a déjà tout vu, tout fait, et qui, pour se divertir, utilise la provocation, il dit des choses subversives ou transgressives, sans forcément y croire, juste pour le plaisir de voir la réaction de son interlocuteur. L'incarnation de ce stéréotype étant évidemment le chanteur Serge Grancebouhr, provocateur professionnel qui a réussi à scandaliser l'opinion publique aussi bien par ses oeuvres que sa vie privée. Bien sûr, je prétends pas que les Français ont le monopole de la provocation, regardez les États-Unis, Donald Trump, à Bati toute sa carrière politique dessus, regardez le Royaume-Uni, l'Italie, le Brésil, partout il y a des personnalités qui chocs, qui transgressent, qui dépassent les limites. Mais il semble y avoir quelque chose de différent en France. Chez nous, la provocation semble plus acceptée, qu'ailleurs, plus valorisée, même. Elle fait partie de la culture, de l'identité nationale, pourtant il faut pas croire qu'il existe un droit inconditionnel à la provocation chez nous, et oui, même en France, les provocateurs peuvent s'attirer des ennuis, peuvent avoir des problèmes. Justement, l'un d'entre eux l'a appris récemment. Il s'appelle Pierre Emmanuel Baray. Je pense pas que vous le connaissez, à moins que vous suiviez de près les médias français. Pierre Emmanuel Baray, c'est un numériste adept de l'humour noir, souvent vulguère et très provocateur. Ca s'y est bleu préféré étant le président Emmanuel Macron et plus généralement la classe politique. Mais le 10 novembre dernier, c'est à cause d'une blague sur la police française qui s'est retrouvé au coeur d'une grande polémique, une blague pour laquelle le ministre de l'Intérieur lui-même a décidé de porter plainte contre lui. Alors qu'a-t-il dit pour provoquer un tel tolet, une telle indignation? Eh bien lors d'une émission sur Radio Nova, une station de radio indépendante, plutôt proche de la gauche voire de l'extrême gauche, Pierre et Manuel Barret a comparé la police française à Daesh l'Etat islamique. Si la fait cette comparaison, c'est parce que récemment des médias ont diffusé des vidéos filmées par des gendarmes pendant une manifestation. Dans ces vidéos, on voit les gendarmes frappées et insultées des manifestants en ayant l'air de trouver ça amusant. Cette affaire s'ajoute à une longue liste de cas de violences policières qui sont de plus en plus médiatisées, notamment des accusations récentes de viols commis par des policiers dans des commissariats. Donc Pierre-Emmanuel Barrez s'est permis de comparer ça aux vidéos d'exécution et de tortures que les membres de Daesh publiaient sur les réseaux sociaux. Bien sûr, il a tourné ça de manière humoristique. Il a dit, je cite « la police française », c'est comme |
| 3:45.2 | Daesh, mais avec la sécurité de l'emploi. Oui, parce que les policiers ont le statut de fonctionnaire, donc ils sont très protégés, ne peuvent pas se faire licencier aussi facilement que dans une entreprise privée. Cette affaire a fait couler beaucoup d'encre en France, On défendu l'humoriste au nom de la liberté d'expression. D'autres ont estimé qu'il était à l'étroloin que comparer la police française à Daesh était inacceptable. Cette événement illustre bien que cette passion française pour la provocation n'est pas aussi unis dimensionnel qu'on peut le croire. Mais avant d'aller plus loin, essayons de définir ce qu'on entend par provocation. Pour moi, une vraie provocation repose sur quatre ingrédients. Premièrement, une intentionnalité. La provocation est un acte conscient, médité, souvent même prémédité. Ce n'est pas un dérapage, un geste un contrôler, ce n'est pas une maladresse, le provocateur sait ce qu'il fait. Deuxièmement, une cible. On provoque quelqu'un ou quelque chose. Une personne, un groupe, une institution, un pays, une norme sociale, la provocation n'existe pas dans le vide, elle a toujours un adversaire. Troisièmement, une transgression. La provocation franchit une limite. Elle attaque, elle insulte, elle choc, elle dit ou fait quelque chose qui n'est pas censé être dit ou fait. Et quatrièmement, et c'est peut-être le plus important, un risque de représayer. Le provocateur s'expose à des conséquences, une attaque, une sanction, une atteinte à sa réputation, parfois pire. Sans ce risque, il n'y a pas vraiment de provocation. Il y a juste une transgression gratuite. Quand on regarde l'histoire de France à travers ce prisme, on se rend compte que la provocation a joué un rôle central dans la construction de la culture française. Des philosophes aux humoristes, des artistes aux journalistes, des générations de français ont utilisé la provocation pour critiquer, pour dénoncer, pour faire avancer les idées. |
| 6:06.4 | Alors aujourd'hui, je voudrais explorer cette question avec vous. Pourquoi la provocation semble-t-elle |
| 6:13.1 | si importante aux yeux des Français? Pourquoi cette tradition est-elle si ancrée dans notre culture? |
| 6:19.4 | Et surtout, est-elle toujours aussi vivante aujourd'hui? Pour comprendre le rapport des Français à la provocation, il faut remonter au 17e siècle à l'époque de Louis XIV le Roi Soleil. Et plus précisément, il faut s'intéresser à un homme de théâtre que vous connaissez certainement molyère. Aujourd'hui, molyère est une figure nationale. Vous savez qu'on appelle même le français la langue de molyère. Ces pièces sont étudiées dans toutes les écoles, jouées dans tous les théâtre. Bref, c'est un monument de la culture française. |
| 7:05.0 | Mais à son époque, Molière était considéré par beaucoup comme un provocateur dangereux. L'affaire la plus célèbre concerne sa pièce, le Tartuf ou l'imposter. Cette pièce raconte l'histoire d'un faux dévot, nommé Tartuf. Un dévot, c'est une personne qui manifeste de la dévotion pour la religion, une personne très religieuse, mais comme l'indique le titre de la pièce, le personnage de Tartuf est un faux dévo, un imposteur. Il prétend être un bon catholique uniquement afin de manipuler une famille bourgeoisie pour s'emparer de sa fortune. Et c'est dur la femme du maître de maison au passage. Dans cette pièce, il y a une des répliques les plus célèbres du théâtre français. C'est Tartuf qui s'adresse à Dorine, la servante de la maison. Elle porte un décolleté, autrement dit un col largement ouvert qui laisse le haut de sa poitrine visible. Alors, Tartuf lui dit, couvrait ce sang que je ne saurais voir par de pareilles objets des âmes sont blessés. Et cela fait venir de coupable penser. Autrement dit, il lui demande de cacher sa poitrine, car cette vue pourrait provoquer des pensées obsènes. Cette réplique, elle trahit toute son hypothosie. C'est lui qui regarde Dorine avec désir, alors qu'il est censé être un homme très religieux et vertueux. Ici, Molier se moque des personnes qui affiche leur moral en public et accusent les autres de leur propre défaut. Aujourd'hui, les Français le disent de manière ironique pour faire semblant d'être pudique, quand ils voient une poitrine, on dit couvrer ce sain que je ne saurais voir. Bref, en même 1664, Molier présente cette comédie devant Louis XIV et sa cour lors d'une grande fête à Versailles. Le roi adore la pièce, le public aussi. Mais quelques jours plus tard, c'est le scandale. L'archevec de Paris exige l'interdiction de la pièce. Pour lui, Molier ne se moque pas seulement des faux dévaux, il attaque la religion elle-même. Face Face à la pression des catholiques, Louis XIV décide d'interdire le tartuff. Et attention, on ne parle pas d'une polémique sur les réseaux sociaux. A cette époque, Molier ne risque pas simplement sa réputation, il risque sa vie. Oui, car les plus dévaux des catholiques réclament qu'il aille au bûcher. |
| 9:45.2 | Autrement dit qu'il soit brûlé vivant. Mais, Molir ne recule pas. Pendant cinq ans, il se bat pour faire jouer sa pièce, il écrit au roi pour plaider sa cause, il réécrit le texte pour le rendre moins provoquant, il change même le titre rien n'y fait. ce n'est qu'en 1669, après trois versions différentes, que le tartif est enfin autorisé. Et là, c'est un triomph. La pièce devient un immense succès populaire. Ce qui est intéressant, c'est la manière dont Molière justifie sa démarche. Pour lui, la comédie a une mission morale. Il écrit le devoir de la comédie étant de corriger les hommes en les divertissant, j'écrouille que je n'avais rien de mieux à faire que d'attaquer par des peintures ridicules les vis de mon siècle. Autrement dit, le rire n'est pas gratuit. Il sert à dénoncer l'hypocrisie à montrer du doigt ce qui se cache derrière les apparences. Cette idée, utilisée l'humour pour critiquer la société, va traverser les siècles en France. Et 300 ans plus tard, on retrouve exactement le même esprit chez un autre provocateur, Coluch. Coluche, de son vrai nom Michel Colucci, est un numériste qui était très populaire en France dans les années 70 et 80. Il était connu pour les caricatures qu'il incarnait dans ses sketches, aussi bien des politiciens, que des patrons, des syndicalistes, des journalistes et, plus généralementement les Français dans leur ensemble. Mais il le faisait avec une telle bienveillance et sincérité que quasiment tout le monde l'appréciait. Les gens l'apprécient aussi pour son engagement envers les plus démunis, le plus pauvre, puisqu'il a créé une association pour leur offrir de la nourriture gratuitement, association qui existe encore aujourd'hui, les restos du cœur. Collège n'avait pas peur de provoquer, au contraire. Sa plus grande provocation a été de se présenter à l'élection présidentielle en 1980. C'était la première et je crois la seule fois qu'un artiste osait présenter sa candidature à l'élection la plus importante en France. Il avait trouvé un super slogan. Avant moi, la France était coupée en deux, avec moi, elle sera pliée en quatre. Être pliée en quatre, dans la langue informelle, ça veut dire être mort de rire. Vous savez, quand on rit tellement qu'on en a mal |
| 12:25.9 | au ventre, tellement mal qu'on se plie sur soi-même et la France coupée en deux, ça fait référence à l'opposition politique entre la gauche et la droite qui divisaient les Français. Colluche avait l'ambition de réunir tous ceux qui en avaient assez des de l'époque qu'il soit de gauche ou de droite. |
| 12:47.5 | Rappillement, laissons d'âge ont montré que les Français prenaient sa candidature au sérieux et que beaucoup envisagé de voter pour lui. Colluche a commencé à recevoir des menaces de mort et des pressions venant d'un peu partout si bien qu'il a fini par retirer sa candidature. |
| 13:06.0 | Officiellement, pour ne pas prendre des voix au candidat de gauche, ce qui aurait risqué de faire gagner l'extrême-droite. Mais comme molyère, Collège faisait de l'humour une arme, une arme qui l'utilisaient principalement pour remettre en question l'ordre établi que ce soit au niveau des institutions |
| 13:25.4 | ou des meurs, des règles et valeurs morales des Français. C'est peut-être là une première |
| 13:31.8 | clé pour comprendre l'attachement des Français à la provocation en France le bouffon a toujours |
| 13:38.4 | eu un rôle particulier, celui de dire la vérité au roi en se protégeant grâce au rire. Mais il y a d'autres provocateurs qui ont choisi d'être plus frontaux, plus directs, ceux qu'on a appelés les lumières, dont le plus célèbre Vol voltère. Il écrivait des textes qui étaient très critiques du pouvoir, aussi bien politique que religieux, critique qui lui ont valu quelques problèmes. Par exemple, à 23 ans, il a été emprisonné à la Bastille, oui car à l'époque c'était une prison, à cause de vers satirique qu'il avait écrit contre le régents, celui qui dirigeait la France à l'époque. Quelques années plus tard, il a été exilé en Angleterre. Ces livres étaient régulièrement interdis et brûlés. D'ailleurs, il a passé une grande partie de sa vie à fuir la censure, s'installant même près de la frontière Suisse pour pouvoir s'échapper rapidement en cas de problème. Mais l'épisode qui illustre le mieux le côté provocateur de Voltaire, c'est l'affaire du chevalier de la barre. En 1776, un jeune chevalier de 20 ans est arrêté parce qu'il ne sait pas découverte devant une procession religieuse. Autrement dit, il n'a pas enlevé son chapeau. Et, parce qu'on l'acuse de posséder le dictionnaire philosophique de Voltaire. Il neuvre interdite par l'Eglise et aussi d'avoir chanté des chansons contraires à la religion. Le procès est expéditif. Ça va très vite. expéditif ça veut dire rapide, mais dans le sens où on ne prend pas le temps de bien examiner les choses. Le chivalier de la barre est condamné à mort pour blasphème. On commence par lui couper la langue, puis la tête. Son corps est ensuite brûlé sur un bûcher, avec, posé dessus, un exemplaire du livre de Voltaire. Quand Voltaire apprend cette histoire, il est horrifié. Il écrit immédiatement un texte, la relation de la mort du chevalier de la barre, un texte qui va circuler dans toute l'Europe. Il y dénonce l'absurdité et la cruauté d'une justice qui tue un jeune homme pour des accusations aussi ridicules. Cette affaire devient rapidement un symbole de l'obscurantisme religieux et de l'arbitraire de la justice, c'est-à-dire le fait qu'elle applique les lois de manière injuste excessive. 25 ans après cet incident, les révolutionnaires français décident de réhabiliter la mémoire du chevalier de la barre en reconnaissant qu'il a été condamné injustement. Et en 1791, il les abolisse le délit de Blasphème. La France devient le premier pays au monde à supprimer officiellement ce délit. Ce qui pouvait vous faire condamner à mort quelques années plus tôt, devient parfaitement légal du jour au lendemain. C'est vraiment un tournant majeur dans l'histoire française. Pour la première fois, un état décide que critiquer la religion, même de manière violente, même de manière chocante, n'est pas un crime. Cette décision va marquer profondément notre culture. |
| 17:06.8 | Elle pose les bases de ce qui deviendra ainsi que le plus tard, la laïcité, la séparation de l'Etat et de la religion. Voltaire était sûrement le plus provocateur des lumières, mais il n'était pas seul dans son combat. Les autres, d'hydro, montesqueux, rousseaux, etc., partagèrent la même conviction fondamentale. La raison doit vaincre la superstition. Et pour ça, il faut oser penser par soi-même, ce qui nécessite la liberté de tout questionner, tout critiquer, même ce qui paraît sacré ou intouchable. Les lumières savaient que défendre publiquement cette conviction, pouvaient les envoyer en prison, en exil et parfois bien pire. Mais ils n'ont pas renoncé, parce que je suis éconvaincu que la provocation intellectuelle remettre en cause les évidences, défié les autorités établies, pouvait vraiment faire avancer la société. Aujourd'hui encore, cette tradition reste bien vivante en France. Cette idée que rien n'est sacrée, que tout peut-être discuter et critiquer, est profondément ancré dans notre culture. Je sais que c'est parfois difficile à comprendre pour les étrangers qui viennent de pays ou la religion ou certaines institutions sont protégées par la loi, mais pour beaucoup de français, |
| 18:29.8 | cette liberté de critiquer y compris de manière provocatrice, c'est un héritage directe |
| 18:36.7 | des lumières, un héritage qu'on a conquis aux prix de nombreux sacrifices et qu'il faut continuer |
| 18:43.4 | à défendre. Les philosophes de lumière ont posé les fondations théoriques de la liberté d'expression, mais pour que cette liberté devienne une réalité concrète, il fallait des outils. Et en France, l'un de ces outils a été la presse satirique. C'est journaux qui utilisent le dessin et la caricature pour se moquer des puissants. Tout commence avec la révolution française. Avant en 1789, la presse était étoitement contrôlée par le pouvoir royal. |
| 19:25.7 | Tout ce qui était trop critique était immédiatement censuré. Avec la révolution, le nombre de journaux explose, passant de quelques dizaines à plus de mille. Et ce qui contribue beaucoup à leur popularité, ce sont les caricatures politiques. On dessine le roi Louis XVI en cochon, la reine Marie Antoinette en autruche, personne n'était parmiée et le public adore ça. Mais cette nouvelle liberté reste fragile. Au 19e siècle, chaque régime politique essaie de contrôler la presse. Les journaux sont censurés, les caricaturistes emprisonnés. Le célèbre dessinateur honoré d'omier passe six mois en prison pour avoir représenté le roi Louis Philippe en gargantua, un géant qui dévore l'argent du peuple. Mais les satiristes persistes. Ils inventent des codes, des symboles, des moyens détournés de critiquer le pouvoir. Le vrai tournant arrive en 1881 avec une loi qui existe encore aujourd'hui, la loi sur la liberté de la presse. Cette loi est révolutionnaire pour l'époque, elle supprime la censure préalable et autorise la création de journaux sans permission du gouvernement. Elle protège le droit de critiquer, de se moquer, de chocer, dans certaines limites. On ne peut pas diffamer une personne privée, on ne peut pas inciter à la haine contre des groupes de personnes. Mais on peut se moquer des religions, des politiciens et des institutions. Grâce à cette loi, la presse satirique française gagne une popularité assez unique au monde à cette époque. Un des exemples les plus emblématiques, c'est le canard enchaîné, oui, parce que dans la langue familière, on utilise le mot canard pour dire journal, le canard enchaîné a été fondé en 1915 et il existe encore aujourd'hui. Il est spécialisé dans les enquêtes politiques et il a révélé de nombreux scandales qui ont coûté leur carrière à des politiciens. Dans la seconde moitié du 20e siècle, une nouvelle génération encore plus provocatrice de journaux satiriques a vu le jour parmi eux, on trouve Charlie Hebdo, |
| 21:49.6 | créé en 1970 qui va devenir le symbole de la provocation à la française pendant des décennies le journal attaque tout le monde. La droite, la gauche, les catholiques, les juifs, les musulmans, les politiciens, les |
| 22:05.5 | célébrités, ces caricatures sont souvent vulguères, parfois de mauvais goût, mais pour ces défenseurs, c'est précisément le but. Dans une démocratie, le droit de choper fait partie de la liberté d'expression. Malheureusement, comme vous le savez, cette engagement va coûter la vie à plusieurs de ces employés. En 2006, Charlie Hebdo republit des caricatures du prophète Maome qui avait provoqué une polémique au Danemark. Le journal reçoit des menaces de mort. En 2011, ces locaux sont incendiers. Mais les dessinateurs de Charlie continuent. jusqu'à ce que le 7 janvier 2015, deux terroristes islamiques entre dans les bureaux du journal et assassin d'où ce personne. En France, des millions de personnes montrent leurs soutiens en manifestant et en partageant le slogan « Je suis Charlie ». Même des gens qui n'apprécient pas le journal, |
| 23:05.6 | car pour beaucoup de français, cet attaque ne visait pas seulement Charlie Hebdo. Elle visait le droit même de provoquer, de se moquer, de blasphémé. Mais, à l'étranger, les réactions sont plus nuancées. Certains journaux américains refusent de republier les caricatures des intellectuel, anglo-saxon, critique, charlie hebdo, en l'accusant d'Islamophobie. |
| 23:28.3 | En France, c'est peut-être là que ce situe la différence culturelle la plus profonde entre la France et d'autres pays. Pour beaucoup de français la liberté d'expression inclut le droit d'offenser. Une institution, une religion, une idéologie, tout peut être moquée, critiquée, caricaturée. Ce n'est pas toujours de bon goût, ce n'est pas toujours drôle, on peut être d'accord ou pas, mais c'est un droit fondamental conquis au fil fil des siècles, que beaucoup considèrent comme non négociable. Vous voyez, les journaux satiriques incarnent vraiment cette tradition. Ils sont les héritiers directs de Voltaire et des Lumières, utilisé l'ironie et la provocation pour questionner les pouvoirs quels qu'ils soient. Et pour eux, le jour où on n'aura plus le droit de choquer, c'est la liberté d'expression elle-même qui sera morte. Bon, je sais que c'est un sujet difficile, sensible, et que tout le monde n'est pas d'accord avec cette position, mais je pense que c'est important de comprendre d'où vient cette culture de la provocation en France, et pourquoi elle est si importante aux yeux de beaucoup de mes compatriotes. Jusqu'ici, on a vu des provocateurs qui avaient un objectif assez clair. Moquer l'hypocrisie sociale chez Molière, combattre l'obscurantisme chez Voltaire, défendre la liberté d'expression chez la presse satirique, mais il existe une autre forme de provocation en France, plus trouble, plus ambigu, c'est celle des artistes qui chocent pour repousser les limites de ce qu'on a le droit de dire, de montrer, d'explorer. Il ne recherche pas forcément une réforme politique ou sociale, non leur but c'est plutôt de secouer les consciences, de faire tomber les tabous. Et pour comprendre cette tradition, il faut commencer par un personnage extrêmement polémique, Dommatien, Alfonso, François de Sade, plus connu sous son titre de Marquis de Sade, c'est lui qui a donné son nom au sadisme, rien que ça. Au départ, rien ne laisse épenser qu'il aurait une telle posterité. Il n'est en 1740, dans une famille aristocratique, et commence par mener une vie assez classique pour son époque. Marie-âge arrangée, carrière militaire, quelques scandales mondains, mais en 1768, les choses se compliquent sérieusement. Il est arrêté pour avoir séquestrer et torturer une jeune femme. C'est le début d'une série d'affaires qui vont le conduire en prison, |
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